Programme de janvier 2016

Au programme de janvier 2016:

Mercredi 6 janvier 19h30
Fist-fucking, plaisir anal et capitalisme / Jef Klak au café librairie Michèle Firk avec Javier Sàez et Marco Vidal

Lundi 11 janvier / 19h00
Les ateliers désaxés (ex-« ateliers de déconstruction de la psychiatrie »)
Apéro-présentation-discussion autour de l’histoire de l’anti-psychiatrie et du désaliénisme.

Jeudi 14  janvier / 19h00
Discussion avec Julien Salingue autour de son livre « la Palestine des ONG » (éditions la fabrique 2015)

Samedi 16 janvier / 19h00
Discussion autour des Centre de Rétentions Administratives à l’occasion du dernier Cactus Calamité consacré au CRA de Marseille

le lundi 25 janvier / 19h00
Les ateliers désaxés (ex-« ateliers de déconstruction de la psychiatrie »)                                 Nous accueillerons Pascal Matrat, psychologue, analayste reichien et auteur du livre « Les corps en thérapie » (ed. Chroniques Sociales 2011) pour une discussion autour des dépendances et de la violence individuelle et institutionnelle.

le jeudi 28 janvier / 19h30
Rencontre avec Ivan Segré autour de ses ouvrages « le manteau de Spinoza » et « judaïsme et révolution » (éditions la Fabrique)

Plus de précisions ci-dessous:

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Mercredi 6 janvier 19h30
Plaisir anal et capitalisme – Soirée animée par la revue Jef Klak et Javier Sàez venu spécialement de Madrid, auteur de Théorie queer et psychanalyse, 2005 et de l’article « Le mâle vulnérable » dans le numéro 2 de Jef Klak, « Bout d’ficelle ».
 
Marco Vidal présentera également son livre Fist paru aux éditions Zones et participera au débat.

Dès l’éducation des enfants, le genre est déterminé par un apprentissage du rôle de l’anus comme sale et dédié uniquement aux excréments. N’étant pas une zone érogène légitime, il devient ensuite un point de différenciation entre masculin et féminin : si l’anus n’est pas destiné au plaisir sexuel, alors l’homme n’a pas de zone qui puisse être pénétrée. Le masculin devient donc l’impénétrable et le féminin le pénétrable par définition. Le masculin prend pour définition par défaut ce que n’est pas la femme, avec des effets de domination comprises comme pénétration active et action passive de se faire pénétrer. Une femme ne pourrait pas pénétrer un homme, une femme ne pourrait pas pénétrer une femme, un homme ne pourrait pas pénétrer un homme, etc.

Cette distinction se retrouve dans le langage courant (dans ton cul, vas te faire enculer, trou du cul, etc.) et jusque dans les rapports entre homosexuels où les rôles de domination se répètent autour des positions de sodomie passive ou active.

Partant de ces considérations sur le rapport de la société à l’anus et après un détour par la théorie freudienne du stade anal qui tourne autour des effets de rétention et de libération de la puissance accumulée (troubles de l’avarice et du mutisme, etc.), Javier Sàez tente de lier les rapports au social à l’anus dans une perspective genrée et anticapitaliste. S’attaquer aux constructions de genre et aux discriminations bâties sur le refoulement du plaisir anal permettrait de mieux s’attaquer aux rapports de domination internes aux capitalisme.


 

5184Lundi 11 janvier / 19h00
Les ateliers désaxés (ex-« ateliers de déconstruction de la psychiatrie »)
Apéro-présentation-discussion autour de l’histoire de l’anti-psychiatrie et du désaliénisme.

Après la Seconde Guerre mondiale et la découverte des maltraitances inédites que subissent les malades mentaux enfermés dans les asiles, on assiste à une rupture politique dans le monde de la psychiatrie, qui se ramifie en plusieurs courants.
Cette rupture, dont sont issus les mouvements de l’anti-psychiatrie et du désaliénisme, est le fruit d’un élan humaniste qui veut abolir l’asile et ses pratiques inhumaines et dégradantes. Contrairement à la psychanalyse, ces courants vont s’attaquer à l’institution psychiatrique elle-même, en proposant soit de la transformer en profondeur soit de la détruire. Quel que soit l’objectif souhaité, le malade mental est remis au centre d’une question politique, comme sujet à la fois de sa propre histoire et de l’Histoire.

Nous vous proposons une présentation de ces différents courants, à l’aide de différents supports: textes, documents sonores et/ou vidéos.


4983Jeudi 14  janvier / 19h00
Discussion avec Julien Salingue autour de son livre « la Palestine des ONG » (la fabrique)

« Si la question palestinienne demeure, plus de 65 ans après la création de l’État d’Israël, un enjeu géopolitique et diplomatique essentiel, tant à l’échelle internationale qu’à celle d’un Moyen-Orient en pleine déstabilisation, l’idée même d’une solution politique durable n’a jamais été aussi éloignée. La faillite du processus d’Oslo a ainsi conduit nombre d’acteurs à substituer à la perspective d’une solution au « conflit » des politiques d’assistance destinées à atténuer les effets de l’occupation israélienne.
Le rôle des ONG au sein de ce dispositif est essentiel. Dans la mesure où elles contribuent à pallier les déficits du « processus de paix », elles sont un révélateur des tendances générales à l’œuvre dans les territoires occupés. Comment et pourquoi des structures militantes (années 1970-1980) sont devenues des prestataires de services ? Quelle est leur place au sein d’un pseudo-État, et quels sont leurs rapports complexes avec un appareil politico-administratif qui, à bien des égards, leur ressemble ? Elles jouent ainsi un rôle fonctionnel essentiel dans l’offensive symbolique qui vise à transformer les Palestiniens, peuple avec des droits, en individus avec des besoins. »


 

4928Samedi 16 janvier / 19h00
Discussion autour des Centre de Rétentions Administratives à l’occasion du dernier Cactus Calamité consacré au CRA de Marseille

Autour des Centres de Rétention Administrative : avec des visiteurs de parloir du CRA de Marseille, l’Observatoire du CRA de Vincennes et un collectif de sans-papiers rennais.

Les étrangers sans titre de séjour arrêtés dans la rue, à la préfecture (après convocation sans motif), sur leur lieu de travail ou raflés à Calais sont stockés dans des CRA pour être renvoyés dans leur pays d’origine ou leur pays d’entrée sur le territoire européen.


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le lundi 25 janvier / 19h00
Les ateliers désaxés (ex-« ateliers de déconstruction de la psychiatrie »).              Nous accueillerons Pascal Matrat, psychologue, analyste reichien et auteur du livre « Les corps en thérapie »( Éd. Chroniques Sociales, 2011)  pour une discussion autour des dépendances et de la violence individuelle et institutionnelle.

Venez nombreux-ses !

Pascal Matrat est plutôt connu, dans le monde militant, comme un des animateurs de « Ras les Murs », sur Radio libertaire (89.4) depuis bientôt vingt ans.
Il est aussi psychologue et analyste reichien. De surcroît, spécialisé en tant que thérapeute et formateur sur des sujets sensibles comme la violence, tant individuelle qu’institutionnelle, la gestion des conflits et les conduites addictives.
Or, il [a publié] un livre très intéressant, « Le corps en thérapie« … Afin d’être clair, il a tenu à nous prévenir d’un sous-titre sans équivoque : « Du plaisir douloureux de la dépendance au plaisir orgastique de la liberté » ! Nous comprenons tout de suite qu’il n’y est pas fait l’apologie de « la servitude volontaire » et de « la soumission à l’autorité ».
L’auteur travaille comme psychothérapeute et psychanalyste avec toutes sortes de patients et de patientes, mais surtout avec des usagers de drogues. C’est pourquoi, dans son ouvrage, il nous entraîne dans les méandres du psychismes humain, en s’attardant sur le plaisir, la famille, le corps, l’adolescence, la sexualité, l’amour, mais encore sur la violence institutionnelle et politique.
Il écrit : « La maîtrise politique de l’énergie sexuelle constitue le levier le plus important du contrôle des masses. » Nous sommes ici dans la lignée de Wilhelm Reich, Aldous Huxley, George Orwell et Ira Fra Levin.
Fidèle aux concepts de la thérapie reichienne, Pascal Matrat aborde les différentes problématiques individuelles et collectives sous l’angle du corps, du psychisme et de l’organisation sociale… »

Jacques Lesage de la Haye

 


 

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le jeudi 28 janvier / 19h30
Rencontre avec Ivan Segré autour de ses ouvrages « le manteau de Spinoza » et « judaïsme et révolution »

Pourquoi avait-on tenté de poignarder Spinoza? Et pourquoi ne cesse-t-on depuis de chercher quelques façons de le maudire? C’est à cette question que s’attache l’exégèse d’Ivan Segré dans son livre « Le manteau de Spinoza : pour une éthique hors la Loi ».

Contre la condamnation sans appel de Spinoza, Ivan Segré nous invite à retrouver l’intelligence des textes hébraïques. Il montre qu’il y a deux écoles, absolument antinomiques, au sujet du nom « juif », les théoriciens ouvriers du nom « juif » pour qui ce nom ne qualifie pas le sujet d’un Loi, mais le sujet de la connaissance d’un dieu qui « fait sortir d’Egypte », et d’autre part les théoriciens bourgeois du nom « juif » qui défendent au contraire une vie dans l’obéissance à la transcendance de la Loi divine. Ils réservent à ce titre l’élection divine à certains plutôt qu’à d’autres, et voient comme irrémédiablement opposés la philosophie et la vie dans l’obéissance à la loi divine, de sorte qu’une vie sous la conduite de la raison est une trahison.
Il s’agit avec Segré lisant Spinoza de retrouver une « éthique hors la Loi », fondée sur la puissance de la pensée plutôt que sur la transcendance de la Loi.

Cette soirée sera l’occasion de revenir au manteau de Spinoza, et sur un autre ouvrage de Segré, « Judaïsme et révolution », qui montre là encore que « le rôle de la Révélation est d’instruire des processus de libération afin de discerner, dans le cours du monde, à bon escient, ce qui en relève».

 

(les photos viennent du Guardian, « the best photographs of 2015« )