Mardi 6 décembre / 16h-20h
Atelier itinérant LiLar
(Luttes de l’immigration, luttes antiracistes)
Le logement, enjeu de luttes – Regards croisés Montreuil/Saint-Denis
Programme de l’atelier
Table 1 – 16h-18h
Marie-Claude Blanc-Chaléard (Professeure émérite d’histoire – Université Paris-Ouest Nanterre-La Défense) : le logement des immigré.e.s et ses luttes : mise en perspective historique.
Collectif Asphalte (soutien aux familles roms expulsées en juillet, Montreuil) : présentation du collectif et récit par les personnes expulsées.
Mathilde Costil (docteure en géopolitique, IFG, Université de Rouen) : pouvoirs publics et logements précaires, le cas de Saint-Denis.
Table 2 – 18h-20h
Collectif Baras (Montreuil/Bagnolet) : la lutte du collectif pour la régularisation et le logement. Anne Clerval (Maîtresse de conférences en géographie, université Paris-Est Marne-la-Vallée) : gentrification et politiques publiques à Paris et extension du phénomène en petite couronne. L’Attiéké (centre social autogéré, Saint-Denis) en attente de confirmation.
Mardi 6 décembre / 20h30
Projection de « Istemno, le vent de la révolte » de Alèssi Dell’Umbria (en sa présence)
(Projection suivie d’une discussion)
» Alèssi Dell’Umbria donne la voix au peuple de l’Isthme dans sa lutte contre les projets de construction de centrales éoliennes afin de défendre ses moyens de subsistance et ses coutumes. Les expropriations, l’usurpation et la privatisation des terres communales et des ejidos, autrement dit la transformation du territoire en capital industriel, menacent en effet sérieusement ses modes de vie. La chose la plus remarquable est sans doute l’auto-organisation populaire qui a surgi pour répondre aux besoins immédiats de la lutte, l’Assemblée des peuples indigènes de l’isthme de Tehuantepec en défense de la terre et du territoire (APIIDTT), fondée autant sur le rejet des partis, des autorités municipales et de tout ce qui représente le Pouvoir, que sur l’autodéfense face aux sicaires, aux paramilitaires et à la police. Le renforcement de pratiques communautaires et de formes de démocratie directe qui peuvent s’armer et pratiquer la justice populaire sont la marque d’un processus positif de sécession semblable à celui entrepris par d’autres communautés dans d’autres États du Mexique tels le Guerrero, le Michoacán et le Chiapas. » (Extrait de la recension sur le site La voie du jaguar)
Mercredi 7 décembre / 19h
Alèssi Dell’Umbria
Tarantella ! Possession et dépossession dans l’ex-royaume de Naples
Discussion et concert de tarentelle
Tarantella ! peut être lu comme le récit d’un voyage où les paysages évoqués sont avant tout sonores. L’auteur s’efforce d’y restituer l’intensité d’un langage dramatique, celui que les indigènes du Sud de l’Italie se sont créés depuis les temps antiques jusqu’à nos jours.
De la danse des tarantate à la danse des couteaux, des chants de travail aux chants de prison, ces sons et ces gestes dessinaient le contour d’un monde qui continue de nous hanter, entre marginalité sociale et récupération spectaculaire. Travaillant tant sur la puissance des cultures subalternes, que sur une critique de la civilisation occidentale, s’interrogeant sur l’articulation de la politique et du langage, ce livre échappe au final à toute discipline : il invoque tour à tour l’ethnomusicologie, la philosophie, l’histoire sociale et politique ou encore l’anthropologie….
Vendredi 9 décembre / 19h30
Samir Boumediene,
»La colonisation du savoir. Une histoire des plantes médicinales du « Nouveau Monde » (1492-1750) »
Présentation et rencontre avec l’auteur
Tabac, coca, quinquina, cacao, gaïac, peyotl, poisons, abortifs… De 1492 au milieu du XVIIIe siècle, les Européens s’approprient en Amérique d’innombrables plantes médicinales. Au moyen d’expéditions scientifiques et d’interrogatoires, ils collectent le savoir des Indiens ou des esclaves pour marchander des drogues, et élaborent avec elles les premières politiques de santé. Dans le même temps, inquisiteurs et missionnaires interdisent l’usage rituel de certaines plantes et se confrontent aux résistances des guérisseurs. Botanique, fraudes et sorcellerie : entre les forêts américaines et les cours du Vieux Monde, ce livre raconte l’expansion européenne comme une colonisation du savoir.
Samedi 10 décembre / 17h
Présentation de la brochure
« Les fossoyeurs du travail social »
En présence de leurs auteures, en écho à un appel du collectif Écran Total
Depuis plusieurs années, le travail social s’uniformise, se marchandise. Les services publics et le secteur associatif sont gérés comme des entreprises privées. Le temps des travailleurs sociaux et des personnes est compté, les tâches sont divisées, les actions doivent donner des résultats tangibles et visibles, le travail est prescrit par des bureaucrates et doit être exécuté via des protocoles. L’informatique et la statistique suffisent à la compréhension du travail social. C’est en partant de la lecture d’un article écrit par quelque uns de ces prescripteurs que nous avons souhaité répondre en tant qu’assistantes sociales à ceux que nous avons appelés « Les fossoyeurs du travail social ».
Écrire nous a également poussées à revisiter certaines notions (parfois galvaudées) du travail social ; telles que la temporalité, l’autonomie, l’accès aux droits ou l’action collective.
« La multiplication de règles, de contrôles, de critères, de dispositifs qui évaluent l’endurance des usagers dans la course à l’autonomie par le logement, l’emploi et autres, ne fait que repousser les limites de leur asservissement aux institutions, à la production, aux patrons qu’ils soient directeur général des services au sein d’un conseil départemental ou gérant d’une PME ».
Lundi 12 décembre /
Atelier des désaxé.e.s
Le lundi 12 décembre à partir de 19H nous vous invitons à la projection du documentaire « Fous à délier » de Silvano AGOSTI, Marco BELLOCHIO, Stefano RULLI et Sandro PETRAGLI (Italie 1975, vérsion de 1h43 min).
La projection sera suivie d’une discussion.
En 1968, alarmée par l’état catastrophique de la psychiatrie publique en Italie, la municipalité communiste de Parme confia à Mario Tommasini, un ancien ouvrier du gaz, la direction du secteur de la santé mentale et sa réorganisation dans des voies révolutionnaires. Cette initiative politique, inspirée par les travaux du célèbre psychiatre Franco Basaglia, critique de l’institution asilaire, marqua le début d’une vaste entreprise de réinsertion sociale des patients.
Considérant que la souffrance de l’un est l’affaire de tous, « Fous à délier » illustre magistralement les propos de Basaglia : rendre la folie à la société, et la vie sociale à la folie. Le film débute par les portraits de trois de ces « malades », un enfant et deux jeunes adultes. Parole leur est donnée, ainsi qu’à leur entourage (famille, amis, psys), que la caméra restitue dans une impressionnante proximité.
Les « fous », filmés avec un évident respect, surprennent par la force et la lucidité de leurs propos. De même les ouvriers de l’usine, qui ont accepté d’intégrer depuis trois ans un groupe de jeunes handicapés, disent, simplement : nous nous sommes découverts une humanité que nous avions un peu perdue. Ce film invite à questionner le terreau individuel et social de la folie, l’état d’enfermement et les conditions d’un retour dans la « vie normale ».
Article paru sur http://www.cinemas-utopia.org/bordeaux/index.php?id=1454&mode=film
Mercredi 14 décembre /
Arpentage avec l’association Survie autour de La guerre du Cameroun, l’invention de la Françafrique, livre de Thomas Deltombe, Manuel Domergue et Jacob Tatsitsa.
Jeudi 15 décembre / 19h30
Laurence Hartenstein, Stéphanie Barbarou, Margherita Trefoloni,
Dissocier les fonds
Présentation, lecture, écoute d’extraits (et soupe !)
Dissocier les fonds est un livre-sonore, paru aux éditions de l’œil, conçu à partir d’un presque oratio créé en 2015 par la compagnie StationMiao.
Stéphanie, Laurence et Margherita, trois Franciliennes en manque de perspectives s’entichent d’océanographie, des schémas graphiques qui modélisent l’infini, le transitoire, l’instable, le « deep ». Elles multiplient les rencontres, s’introduisent dans deux laboratoires de recherche océanographique, le Mio, le Legos. Puis, munies de leurs stylos et de leurs voix, mais dépourvues de branchies, elles dérivent et « musiquent » entre journal, science, aventure, épouvante.
Cette soirée sera aussi l’occasion de fêter la sortie du DVD du film documentaire : Et nous jetterons la mer derrière vous, d’Anouck Mangeat, Noémi Aubry, Clément Juillard et Jeanne Gomas.
Dans plusieurs pays du Moyen-Orient et de l’Asie centrale, on jette de l’eau derrière celui qui s’en va pour qu’il revienne en bonne santé. On les appelle, migrants, kaçak, metanastes alors qu’ils sont Aziz, Sidiqi, Housine, Younes. Nous traversons avec eux ces villes non-lieux et ces zones frontières, grandes comme des pays entiers. Du foyer au chaos de la Grèce en crise, en passant par les rues d’Istanbul. En filigrane de leur voyage, les rêves, les espoirs qu’ils portent. Il n’en est qu’à son début, et ne trouvera peut-être jamais de fin. C’est l’histoire d’une Europe, de ses réalités, de ses frontières et de ses polices. C’est une histoire d’exil. Comment se raconter, dire son voyage, quand il s’agit de sa vie. Le film est cette rencontre, un voyage croisé qui permettrait la parole. A l’instar d’une frontière, de la langue, des statuts, des lieux possibles pour se voir, on se croise et on s’arrête. Un autre voyage commence alors. Et c’est l’eau de toutes les mers traversées que nous jetons derrière leurs pas.
En cette fin d’année, nous serons ouverts toute la semaine du lundi 19 décembre au samedi 24 décembre. Ensuite on ferme jusqu’au mardi 3 janvier inclus.
Vous y trouverez notamment un petit marché d’objets fabriqués par les copains et copines de la librairie, ainsi qu’une palanquée de livres qui vous feront briller en société.
Bonne fin d’année à toutes et tous !