Notre vitrine au milieu de ce mois de mai
Programme du mois de mai
Mardi 13 – à partir de 18 h
(dans la grande salle de la Parole Errante )
présentation par le collectif mauvaise troupe de :
Constellations, Trajectoires révolutionnaires du jeune 21e siècle,
Editions de l’éclat
soirée la sortie du livre :
buffet, musique, discussion, rencontre, exposition ….
http://www.lyber-eclat.net/mauvaise-troupe.html
Vendredi 16 – 20h
présentation et discussion avec la troupe de la revue
Exemple N°1, Reprise de la politique
Nous croyons à la nécessité de réarticuler la politique et la pensée. Par l’exemple. Des exemples choisis parce qu’ils détonnent, enflamment, promettent ces horizons de vie et de pensée que nous désirons et qu’il est toujours plus urgent de rendre visibles.
Si l’intellectualité peut aujourd’hui avoir un sens révolutionnaire, c’est non seulement en étant en partage avec tous, mais en sachant risquer une distance avec le monde ambiant. Les exemples montrent que, à une distance variable de là où nous nous trouvons, il y a quelque chose de pratiquable à nouveau. Cela implique le dépassement de la position qui tient la séparation entre pensée et politique comme irrémédiable. Mais en même temps, le dépassement de la croyance en leur coïncidence sans reste.
L’exemple à la fois constitue la politique et la rend intelligible. Par l’exemple la pensée touche à un réel de la politique.
http://www.editions-nous.com/exemple/sommaire1.html
Programme du mois d’avril
Vendredi 11 – 19h30
Arpentage sur la guerre en Centrafrique
Déconstruire ensemble les discours dominants sur ce conflit présenté comme
inter-religieux, dans un pays qui serait au bord du génocide. Étudier ensemble
l’histoire et les intérêts de la France dans son ancienne colonie, autant
d’angles morts du discours médiatique. La soirée consistera en la lecture de
textes que chacun-e se répartira puis d’un retour en collectif où nous
partagerons ce que nous aurons appris et les réflexions que nos lectures nous
aurons inspiré.
La soirée sera animée par un membre de l’association Survie
Jeudi 17, Vendredi 18, Samedi – 19h45
Les gens comme ils sont
Petite forme théâtrale de 15 minutes
pour une comédienne et des rouleaux de papier toilette.
À partir d’un texte de Noémi Lefebvre :
L’état des sentiments à l’âge adulte,
paru aux éditions Verticales.
Noémi est aide à domicile chez Victor Hugo, « pas le Victor Hugo que tout le monde connaît hein, un autre qui habitait avenue Jean Jaurès et chez qui je travaillais. »
Son mec, Jean-Luc, il ne comprend pas.
Une femme assise à une table nous raconte une histoire d’amour qui s’essouffle, un prétexte pour nous parler du monde du travail et du monde tout court.
Quelle reconnaissance acquiert-on quand on torche le cul des vieux ? C’est quoi s’en sortir ? Quelle idée se fait t-on de la réussite ? Il paraît que « l’avenir, il n’est pas dans le cul des vieux ! »
Alors, avec quelques rouleaux de papier-toilettes, elle fait vivre les personnages, les fait et les défait, les éclate, et s’en occupe.
Et, ce mois-ci, vous trouverez chez Michèle pas mal de choses autour du puçage des animaux : des tracts, une compil’radio (« No Puçaràn ») réalisée par des radioteurs de Radio Canut à Lyon, ainsi que, toujours en rayon, le film Mouton 2.0.
Et, tout à fait hors de ce sujet-là, une brochure du collectif Les ponts tournants sur le Portugal en crise. On en entend pas beaucoup parler, c’est l’occasion.
Enfin, ce livre de François Beaune, La lune dans le puits, aux éditions Verticales, dont tout le monde dit du bien, si si.
Notre vitrine en cette fin de mois de mars
Programme du mois de mars
Jeudi 13 – 19h30
Présentation et lecture d’extraits des recueils de textes zapatistes
« Eux et nous »
« Et qu’est-ce qu’ils peuvent bien nous apporter les zapatistes, s’ils sont si loin ?
Tu crois que c’est eux qui vont me donner un meilleur salaire, qui vont faire qu’on me respecte, que ces foutus mecs me regardent autre chose que le cul dans la rue, et que ce putain de patron arrête de me toucher sous n’importe quel prétexte ? C’est eux qui vont me donner de quoi payer le loyer, de quoi acheter les vêtements de ma fille, de mon fils ? C’est eux qui vont baisser le prix du sucre, des haricots, du riz, de l’huile ? Qui vont me donner à manger ? Qui vont affronter les keufs qui reviennent tous les jours faire chier et extorquer ceux du quartier qui vendent des disques pirates, en disant que c’est pour ne pas avoir de procès de monsieur ou madame Sony… ? (…)
Et à toi, on va te rendre ton boulot à l’usine, où t’étais qualifié à plus savoir qu’en faire ? (…) Et mon papa, que dieu l’ait en sa sainte gloire, qui était parti pour trimer de l’autre côté — pas pour faire le touriste, hein, pour gagner le pognon, la braise, le blé, la paie — pour nous entretenir quand on était encore gamin, et juste au moment de franchir la ligne la Migra l’a étendu comme si c’était un terroriste et pas un honnête travailleur, et même le corps ils ne nous l’ont pas rendu, et ce foutu Obama, qu’on dirait bien qu’il a le cœur couleur de dollar.
– Bon, ça va, arrête ton char et range-toi sur le bas-côté, ma plébéienne. (…)
– Bon ok, alors dis-moi : ces zapatistes, ils vont nous sauver ? »
– Non ma plébéienne, ils vont pas nous sauver. Ça, et d’autres trucs, c’est à nous de le faire nous-mêmes.
– Et on fait comment ?
– Ah, ben ils vont nous apprendre.
– Et qu’est-ce qu’ils vont nous apprendre?
– Qu’on n’est pas tout seuls.
(…à suivre…)
Jeudi 20 – 19h30
Présentation (et discussion) autour de l’œuvre de Gustav Landauer
Doctorant travaillant sur l’œuvre de Gustav Landauer, Anatole Lucet nous présentera les grandes lignes de sa critique de la société et suggérera certaines pistes pour penser un socialisme libertaire aujourd’hui.
Au début du XXe siècle, quelques voix se lèvent en Allemagne pour réagir à la massification des rapports humains, portée par le capitalisme et encouragée par ce qui se présente comme la principale alternative au Reich : la social-démocratie d’obédience marxiste. Le militant et penseur anarchiste Gustav Landauer (1870-1919) fut le théoricien d’une forme de « communauté par la séparation », invitant chacun à se couper des institutions existantes pour retrouver, dans l’esprit de solidarité qui habite tout être vivant, les racines de son aspiration à faire société. Convaincu de l’incapacité d’une politique des masses à transformer le monde, Landauer rompt avec l’idéologie progressiste dominante et inscrit l’individu créateur dans une historiographie révolutionnaire porteuse d’une réalité socialiste.
À l’heure où se répand la conscience du caractère intrinsèquement nuisible des grands projets industriels (Notre-Dame-des-Landes, TAV, fermes à mille vaches, etc.), il semble pertinent de découvrir cet auteur qui s’est insurgé contre la folie industrielle et l’inflation politique, démasquant ainsi les impasses dévastatrices du projet marxiste, bien avant que l’histoire ne lui donne raison — Landauer est mort pendant la répression de la République des conseils de Bavière, à laquelle il avait activement pris part.
Vendredi 28 – 19h30
Écoute d’un entretien avec Rina Nissim : Se soigner entre femmes
Rina Nissim est une gynécologue naturopathe auteure de différents ouvrages traitant de la santé des femmes. Sa démarche est de les aider à trouver des repères psychiques et physiologiques pour mieux comprendre les maux qui leur sont spécifiques et trouver des réponses à leur chronicité.
Confiante dans leur capacité d’auto-expertise collective, elle invite les femmes à penser ensemble ces questions-là, en petit groupe par exemple et à apprendre à mieux connaître leur corps, leur désirs.
Rina Nissim porte une critique sur la médecine allopathique moderne ultra interventioniste, qui ne cherche à soigner que les symptômes sans proposer de travail sur les causes profondes des troubles.
Cette médecine fonctionnant par protocoles standardisés ne tient pas compte de l’histoire singulière de chaque femme, et participe ainsi à la dépossession de nos corps.
Nous écouterons le « Portrait de Rina Nissim », entretien réalisé par Ruth Stegassi pour son émission « Terre à terre », diffusée en décembre 2013. L’écoute sera suivie d’une discussion.
Et puis on signalera, pour ce mois-ci :
La parution, aux éditions L’échappée, de l’anthologie des textes de la revue Survivre… et Vivre, revue des années 70 qui fédéra alors de nombreux scientifiques critiques français.
L’arrivée, chez Michèle, de livres de la collection Radical America des éditions Syllepses qui propose des essais et des documents pour mieux comprendre les mouvements noirs dans les années 70 toujours.